SEPT ANS AU SKATE PARK GENÈVE

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De 45 degrés en été à moins 14 en hiver ; de graffitis pourris en chefs-d’œuvre d’art urbain, du sport à la débauche, de l’amitié à la bagarre générale. Sept années au skatepark de Plainpalais, 1000 mètres carrés où se croise un microcosme pluriculturel largement ignoré du grand public. Entre compétition et querelles internes, barbecures et organisation de contests, réparation de skates, bmx, rollers et saccage du lieu. J’ai passé sept années de ma vie professionnelle dans une cabane rudimentaire, sans eau courante, à gérer avec les moyens du bord le lieu social du skatepark. Prise de contact organisation d’animations diverses, sauvetage d’âmes errantes, mon métier passe parfois par de curieux chemins pour être en contact avec des jeunes. La cabane, buvette, salle de cinéma sur très petit écran, local de stockage de matériel de prêt, lieu minuscule ou se réchauffer en hiver, est une porte ouverte sur un univers particulier, possédant sa propre culture, ses propres règles parfois barbares dépendant de la loi de la rue ou du plus fort, mais où peut naître une solidarité inattendue en cas de menace extérieure. Sept années à voir les gens arriver, à tenter de nouer des liens avec eux, de chercher qui parmi eux avait besoin d’être aidé, soutenu, sauvé ou juste écouté. Et sept années à les voir grandir, mûrir, évoluer ou à se sentir impuissant devant leur descente aux enfers. Déception parfois, mais satisfaction souvent, sous fond d’animosité ou de liens amicaux. Une aventure qui s’achève avec la rénovation de la plaine de Plainpalais. Vingt-huit saisons dont il reste des souvenirs et de nombreuses amitiés. Sept années passées à observer les êtres humains qui gravitent dans ce lieu parfois hors du temps et des règles de la société. Sept ans dont il reste des clichés pris sur le vif de la vie au skatepark de Plainpalais.

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