Depuis saint Thomas d’Aquin le péché philosophique était connu comme étant une offense à la raison et se distinguait du péché théologique qui offense Dieu. En 1686, une thèse soutenue à Dijon par un jésuite reprend la distinction et considère que ce péché philosophique concerne ceux qui ignorent Dieu ou ne pensent pas actuellement à lui et, de ce fait, ne commettent pas de péché mortel et sont exemptés de peine éternelle. Cette précision aussitôt vigoureusement réfutée par le grand théologien janséniste Antoine Arnauld est condamnée par Rome en 1690.
Intervenant dans le cadre plus vaste de la querelle de la grâce opposant, à l’intérieur du catholicisme, jansénistes « rigoristes » et jésuites « laxistes » et à un moment consécutif à de grands bouleversements, tant de l’histoire de l’Église avec la rupture de la Réforme, que de celle du monde avec les grandes découvertes qui ont pesé sur nos mentalités occidentales, cette brève querelle théologique rapidement tombée dans l’oubli et en soi aujourd’hui bien éloignée de nos modes de pensée n’en constitue pas moins un épisode révélateur d’une fracture majeure par où la philosophie a pu conquérir son autonomie.
Archiviste-paléographe, HDR, Françoise Hildesheimer a exercé les fonctions de conservateur général du Patrimoine et enseigné l’histoire moderne à l’Université Paris I. Cette étude de cas prend place dans une suite de travaux consacrés à l’histoire de l’Église dont elle illustre la diversité et la complémentarité des approches : Rendez à César. L’Église et le pouvoir (Flammarion, 2017), Une brève histoire de l’Église. Le cas français (Flammarion, 2019).
Availability date:
Collection | HISTOIRE ET ARCHIVES |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0019 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 152 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 05/11/2020 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782745354433 |
eEAN13 | 9782745354440 |