LA PHYSIOCRATIE HELVÉTIQUE : ŒUVRES ÉCONOMIQUES

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Y a-t-il eu des physiocrates en Suisse ? Telle est la question qui résume l’objectif principal de ce recueil de textes économiques. Trop souvent cantonné à un rôle « d’Helvetia médiatrix » sous influence (mercantilisme, caméralisme, physiocratie) ou à des visions « hétérodoxes » de la doctrine économique de Quesnay, rares sont les études qui pointent l’émergence d’une « physiocratie helvétique ».

Ce volume se propose d’offrir aux lecteurs un cheminement chronologique à travers différentes contributions helvétiques. Elles témoignent de l’influence grandissante de la Société économique de Berne et du célèbre libraire yverdonnois Fortuné Barthélemy De Felice. Structurées en espaces culturels distincts, les publications économiques témoignent de recherches à la mode sur le commerce des grains, la productivité agricole, la maximisation des rendements ou encore la vulgarisation des connaissances agronomiques. Dans cette optique, quel écho les théoriciens de la doctrine physiocratique comme Quesnay, Lemercier de la Rivière ou encore Dupont de Nemours rencontrent-ils en Suisses ?

Des similitudes existent entre l’émergence de nouvelles connaissances agronomiques et la naissance de la « science économique » qui au sens large englobe l’agronomie grâce aux nouveaux désignant « rustique » et « domestique ». C’est l’intérêt de ce recueil :

– Offrir des contributions qui illustrent le cheminement de la nouveauté économique en provenance de France.

– Se questionner sur les spécificités helvétiques et sur les réappropriations de la « science économique » française grâce au modèle préexistant des circulations agronomiques. Sans être une réponse définitive, le cheminement offert au lecteur par cette édition scientifique accompagne les circulations de la physiocratie française en Suisse jusqu’à une synthèse encyclopédique inédite qui clôt ce parcours éditorial.

Vincent Robadey est professeur d’histoire à Fribourg, au collège St-Michel. Ses recherches portent sur les transferts de savoirs au sein de la République des Lettres, sur les Lumières helvétiques et sur les Encyclopédies suisses du XVIII^e siècle.

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