Le Groupe de Coppet entretient une relation particulière avec la mort. Sa situation historique, qui l’inscrit à une époque de violentes fractures, fait de ses protagonistes les témoins, les acteurs et les penseurs d’une séquence politique dominée par les guerres et les exécutions, aussi bien sous la Terreur que sous l’Empire napoléonien. Vivre entre la fin de l’Ancien Régime et la Restauration exige de faire continuellement la douloureuse épreuve du deuil. La mort suscite, à Coppet, de profondes angoisses dont plusieurs œuvres témoignent de façon exemplaire : des Inhumations précipitées de Suzanne Necker aux Réflexions sur le suicide de Germaine de Staël, en passant par l’agonie d’Ellénore dans Adolphe de Benjamin Constant, divers traités et fictions inaugurent une nouvelle étape de la relation au cadavre et au tombeau. L’expérience funèbre nourrit chez ces auteurs une réflexion soucieuse d’envisager toute la complexité de la mort : les vertus du suicide, l’hypothèse d’un au-delà et la profondeur métaphysique de l’existence. Les intellectuels qui composent ce cercle incarnent également des valeurs, aussi bien politiques qu’esthétiques. Leurs obsèques donnent alors lieu à des cérémonies publiques qui sont l’occasion de sceller des combats idéologiques (deuils protestataires) ou de fédérer, sous la forme de pèlerinages, une mémoire et un passage de relais entre les générations. Qu’est-ce qui meurt lorsque s’éteint un membre du Groupe de Coppet ? Un être cher, mais aussi une certaine idée de la liberté.
Date de disponibilité :
Editeur | SLATKINE |
Collection | TRAVAUX ET RECHERCHE INST. B. CONSTANT |
Format | 15 X 22 CM |
No dans la collection | 0018 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 344 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 02/06/2021 |
Lieu d'édition | GENÈVE |
EAN13 | 9782051028691 |
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