S’ils se définissent et sont perçus comme une seule et même communauté, les juifs sont en fait de plus en plus divers dans leurs interprétations de cette appartenance commune. Les frontières de la judéité semblent plus floues aujourd’hui dans la mesure où elle enregistre, comme d’autres appartenances, les effets des migrations et métissages culturels contemporains. Si l’histoire tient un rôle majeur pour la compréhension pluriséculaire de la judéité, il appartient à la sociologie et à l’anthropologie sociale de saisir les bouleversements en cours. C’est à cette tâche, entre bilan et perspective, entre élaborations théoriques et enquêtes de terrain, que cet ouvrage rassemblant des spécialistes de ces deux disciplines s’emploie. La « fièvre identitaire » qui a marqué la fin du XXe siècle a touché en profondeur les sociétés de plus en plus pluralistes mais aussi les groupes minoritaires, souvent désignés comme des «communautés» mais beaucoup moins homogènes qu’il n’y paraît. Ces changements majeurs contribuent à la reformulation des univers de sens dans le domaine religieux et dans le domaine ethnique ou nationalitaire. Le cœur de la religion et de la tradition ne constitue pas la référence centrale pour les plus sécularisés ou les plus «métissés » des juifs, qui invoquent tantôt la culture, tantôt des valeurs, tantôt des émotions ou manières de voir et percevoir le monde, tantôt une mémoire des persécutions taraudée par l’héritage de la shoah. Qu’en est-il des tensions entre des pratiques de plus en plus rigoristes, l’unification des politiques communautaires d’une part, le flou et la pluralité des expressions du et des identifications au judaïsme et autres bricolages religieux ou ethniques, de l’autre ? De quel type d’approche peuvent relever les unes et les autres et quelles relations entretiennent-elles? Quelle est la temporalité de ces constructions identitaires et comment saisir le caractère éphémère de certaines d’entre elles? L’affirmation ethnique est-elle plus présente au sein même du judaïsme ? Au-delà du clivage traditionnel entre les branches ashkénaze et séfarade, dont on peut réinterroger le sens actuel, de quel poids pèsent les références des diasporas, la diversité des configurations géographiques, la prégnance des références culturelles et nationales issues des territoires migratoires, les objets et symboles de l’appartenance, les modalités de leur remémoration et de leur transmission ? Enfin le livre s’attache à partir de ces interrogations sur la condition minoritaire des juifs à irriguer la connaissance des sociétés et éclairer les enjeux contemporains.
Date de disponibilité :
Collection | BIBLIOTHEQUE D ETUDES JUIVES |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0054 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 368 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 28/05/2015 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782745328014 |
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