LES MALEBRANCHISMES DES LUMIÈRES

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Les réceptions de Malebranche au dix-huitième siècle se laissent aisément décrire dans les termes leibniziens d’un « système des causes occasionnelles » qui, en tant que tel, se prête, plus que toute autre philosophie, aux démembrements et aux recompositions multiples.

Ces derniers permettent de problématiser aussi bien le processus de sécularisation ou de laïcisation du malebranchisme, que sa critique du côté des anti-philosophes. 

Plus que Malebranche lui-même, les contributions de ce volume
interrogent ainsi les potentialités complexes de ses textes et les
différents prismes (L’Encyclopédie, les Salonnières, les romans, les
textes médicaux, Locke, Bayle, les manuscrits clandestins, Wolff,
Meier, le contexte napolitain) qui les ont réfractées, dans des
contextes et à des desseins souvent bien différents de ceux de
l’Oratorien.

Plus que de savoir si telle ou telle réception est ou non « fidèle »
aux « intentions » de Malebranche, cet ouvrage entend participer à
une réflexion plus large sur une méthodologie de l’histoire des
idées soucieuse de n’occulter aucune des lectures réelles d’une
oeuvre à la fois apologétique et grosse de matériaux subversifs.

Delphine Kolesnik-Antoine, ancienne élève de l’ENS de Fontenay-
Saint-Cloud, agrégée et docteur en philosophie, est actuellement maître de conférences à l’ENS de Lyon. Elle y enseigne l’histoire de la philosophie de l’Âge classique. Ses travaux portent sur le cartésianisme et ses différentes réceptions dans l’histoire des idées. Elle a notamment publié L’homme cartésien. La « force qu’a l’âme de mouvoir le corps ». Descartes, Malebranche (PUR, 2009) ; Descartes. Une politique des passions (PUF, 2011) ; et Qu’est-ce qu’être cartésien ? (ENS Éditions, 2013).

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