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Une chance nous était offerte de réunir dans ce volume des articles de la plupart des spécialistes, en petit nombre, du Theophrastus redivivus, ce volumineux traité clandestin et anonyme écrit en 1659. Tombé rapidement dans l’oubli sans doute à cause de son caractère sulfureux, matérialiste et athée, le texte manuscrit rédigé en latin n’a été édité à Florence qu’en 1981 par Guido Canziani et Gianni Paganini et il n’est pas encore complètement traduit.
Témoignage unique par sa franchise de l’athéisme à l’Âge classique, le Theophrastus jette une lumière nouvelle sur l’envers du Grand Siècle en remettant définitivement en question son caractère monolithique chrétien et même religieux. Toutefois, la diversité des interprétations manifeste la richesse de ce texte érudit tissé de citations, qui n’en reste pas moins construit et rigoureux.
Ces lectures diverses posent la question des méthodes de lecture et celle des sources : l’aristotélisme padouan, l’épicurisme et le cynisme sont avérés, mais qu’en est-il des autres écoles de l’Antiquité, de la Renaissance française? De la présence de Campanella? Comment interpréter l’absence de Descartes et de la physique moderne et l’unique référence à Cyrano de Bergerac? Que doit son naturalisme à l’animisme et au panthéisme de la Renaissance? Sur le plan religieux enfin, l’Anonyme est-il un partisan de la théorie de l’imposture des religions ou bien est-il aussi anti-machiavélien que Campanella et proche d’une théorie de la religion naturelle ? Quel est, en amont, son rapport avec le courant dit «libertin », en aval, avec les Lumières et les «Lumières radicales»?
Le Theophrastus nous invite à remettre en question des catégories de l’historiographie traditionnelle : frontières entre incrédulité et croyance, morale privée et politique, machiavélisme italien et humanisme français, Renaissance et Lumières; assimilations entre cynisme (politique) et athéisme, droit naturel et religion, cartésianisme et modernité. Son naturalisme, dynamique, nous invite à repenser l’histoire des idées, de l’aristotélisme padouan au naturalisme de Spinoza.
Nicole Gengoux, née en 1950, est agrégée et docteur en philosophie. Elle enseigne au lycée et mène ses recherches dans le cadre du CERPHI (IHPC, CNRS UMR 5037). Elle a soutenu en 2008 sa thèse de philosophie intitulée «Le Theophrastus redivivus ou l’athéisme comme position philosophique à l’Âge classique » (dir. P.-F. Moreau, à paraître chez Honoré Champion sous le titre «Un athéisme philosophique à l’Âge classique: le Theophrastus redivivus) et organisé à l’ENS-Lyon un premier colloque sur cet auteur en 2009. Elle a entrepris la traduction complète du traité. Ses autres travaux portent sur le « libertinage », sur Cyrano de Bergerac et sur La Mothe Le Vayer.
Date de disponibilité :
Collection | LIBRE PENSEE ET LITTERATURE CLANDESTINE |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0058 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 264 |
Type de reliure | BROCHÉ COUSU |
Date de publication | 26/05/2014 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782745326713 |
eEAN13 | 9782745337061 |