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LES CAHIERS DU CHEMIN (1967-1977) DE GEORGES LAMBRICHS
Poétique dune revue littéraire
MARTIN SERGE
La revue dirigée par Georges Lambrichs aux éditions Gallimard de 1967 à 1977, constitue une aventure collective de singularités remarquables. Peu mentionnée dans les histoires littéraires quand, par exemple, « Tel Quel » des éditions du Seuil l’est abondamment, la revue « Les Cahiers du Chemin » est celle d’un homme, éditeur, auteur et revuiste, dont cet essai tente d’abord le portrait. En mettant l’accent sur la poétique critique des écritures qui s’y sont rassemblées, il modifie le regard porté sur le champ littéraire de cette période, souvent réduit à la dichotomie des avant-gardes opposées au pôle traditionnel représenté d’abord par la N.R.f. Enfin, relisant « Les Cahiers du Chemin », cet essai permet d’évoquer nombre de ses contributeurs hors de tout isolement et sans gommer les spécificités de chacun. Perros, Stéfan, Pachet, Chaillou, Trassard, Butor, Réda, Deguy et Meschonnic, sans oublier Le Clézio, participent ainsi à une reconfiguration du champ littéraire au tournant des années soixante- dix. Les auteurs des « Cahiers du Chemin » dessinent une constellation dans ce champ, que l’essai désigne du titre d’un ouvrage de Lambrichs : « les fines attaches ».
Serge Martin est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’université de Caen Basse-Normandie, où il travaille sur la voix et la relation dans les œuvres littéraires contemporaines. Il a notamment publié « Langage et relation. Poétique de l’amour » (L’Harmattan, 2005), « Quelle littérature pour la jeunesse? » (Klincksieck, 2009) et prochainement « Voix et relation Le poème, la poétique ». Il a dirigé plusieurs collectifs autour de Bernard Noël, Ghérasim Luca, Bernard Vargaftig et, plus récemment, Émile Benveniste, Henri Meschonnic et François Place (L’Atelier du grand tétras, 2009, 2010 et 2012). Sous le nom de Serge Ritman, il a publié une douzaine de livres de poèmes.