En France au XVIIe siècle, la magie - distincte de la sorcellerie, notion sociologique, judiciaire et ecclésiastique - est une catégorie proprement littéraire car stylisée, même si elle ressortit à un lexique ambigu. Présente dans la plupart des genres (épopée, roman), elle intervient surtout dans les arts du spectacle (pastorale dramatique, ballet, tragédie en musique) et le personnage du magicien accède au statut de type, avec une rhétorique propre et des fonctions spécifiques, en particulier ornementales : il fait à la fois entrer dans un autre monde (hyperbolique) et dans un autre régime de vraisemblance qui rehausse le statut de ses opposants (des amoureux de théâtre aux Rois de France). Son charme est de servir de référence commune à un imaginaire très fécond qui engendre nombre d'allusions dans tous les domaines de l'écrit ; il peut en outre être parodié (dans la comédie), voire servir à dénoncer la superstition (dans certains textes libertins). Issue du quotidien, la magie catharcise en effet l'irrationnel du temps. En vogue pendant plus d'un siècle (de 1581 à 1739 au moins), la magie assure sa permanence en s'adaptant à toutes les situations et grâce à sa compatibilité avec les autres merveilleux (mythologique ou chrétien), comme le montrent les figures de Circé, de Médée et d'Armide.
Date de disponibilité :
Collection | LUMIERE CLASSIQUE |
Format | 16X23,5 |
No dans la collection | 0053 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 768 |
Type de reliure | RELIE |
Date de publication | 22/04/2004 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782745309457 |
eEAN13 | - |