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LE SENTIMENT DU TEMPS DANS LA LITTERATURE FRANCAISE
(XIIe s.-fin du XVIe s.)
PINTARIC MIHA
À partir d'exemples variés : Chanson de Roland, Jaufré Rudel, Bernart de Ventadorn, Chrétien de Troyes, Queste del Saint Graal, Mort Artu, Roman de la Rose, Rutebeuf, Villon, Rabelais, Du Bellay, Ronsard et Montaigne, l'auteur du Sentiment du temps dans la littérature française (XIIe siècle - fin du XVIe siècle) poursuit l'analyse de la transformation d'une mentalité finaliste ("médiévale"), attentive au temps moral, en une mentalité qui, reconnaissant progressivement l'"objectivité" et l'"autonomie" du temps, fragmente celui-ci en le privant d'une Fin capable de révéler à l'homme qu'il possède une âme embrassant la totalité de son être. Du "temps héroïque" de Roland, conçu comme sacrifice et don total de soi à l'autre, au "temps pour soi" de Montaigne, la portée du rôle créateur que l'homme s'attribue dans le monde a été considérablement réduite. Et de la conviction que la seule vraie liberté consiste en don de soi, à l'illusion que l'échange est possible sans sacrifice, l'homme occidental a parcouru le chemin, que l'on appelle communément "progrès", et qui l'a conduit, d'après M. Pintaric?, de l'expérience non-problématique de l'identité personnelle à l'identité impossible. La littérature, miroir symptomatique d'une identité remise en question et domaine idéal pour l'investigation de l'expérience du temps, est aussi le subterfuge par excellence permettant au moi de projeter le mouvement sur l'autre tout en se dispensant lui-même de "devenir ce qu'il est". Si l'univers est une machine à fabriquer des dieux, il faudrait le remettre en marche.