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CLELIE. HISTOIRE ROMAINE. PREMIERE PARTIE. 1654
Edition critique par Chantal Morlet-Chantalat.
SCUDERY MADELEINE DE
"Je vous prie, écrit en 1654 la jeune Madame de La Fayette à Ménage, mandez-moi un peu si Mademoiselle de Scudéry ne songe point à faire quelque autre Cyrus ; pour moi, je ne m'en saurais passer". Clélie, histoire romaine, dont la publication s'étend sur les années foisonnantes qui séparent la fin de la Fronde du début du règne personnel de Louis XIV, ne déçoit ni la nostalgie des lecteurs et surtout des lectrices épris d'héroïsme, ni le désir de nouveauté des mondains. Tandis que les figures légendaires de Clélie elle-même et de Lucrèce proposent à la femme un accès spécifique à la gloire, la pratique de la conversation galante ouvre à la parole féminine le champ d'une diversité d'où la bienséance n'exclut pas la liberté, et où s'élabore, à travers la représentation rêvée d'une société choisie, une réflexion collective sur le plaisir partagé de la littérature et de l'amitié. Dès sa première partie, la Clélie prend place dans notre mémoire culturelle aux côtés des romans courtois et de l'Astrée: le succès immédiat de la Carte de Tendre, présentée par la romancière comme "une morale et une politique d'amour", fait de Madeleine de Scudéry la figure emblématique de la littérature féminine et de la Préciosité.