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Les contes des années 1730-40 relèvent d’une esthétique rococo en plein essor à la même époque. L’ouvrage a l’avantage de réunir un ensemble de contes majeurs de cette période et de cette esthétique : Moncrif, Pajon, Saint- Hyacinthe. Il regroupe un ensemble de titres parus entre 1715 pour le plus ancien (Moncrif, Les Aventures de Zéloïde et d’Amanzarifdine) et 1747 pour le plus récent (Pajon, Histoire du Roi Splendide et de la Princesse Hétéroclite), avec une majorité de textes composés dans une décennie allant des années 1735 à 1745 : celles qui couvrent précisément ce que les historiens de l’art appellent « la génération 1700 », qui arrive à maturité dans ces années.
On y rencontre tous les traits caractéristiques d’un rococo littéraire : le goût pour l’ornement, les « glaces » et les stucs, l’art des jardins, avec parfois, fait rare dans les contes, de longues ekphrasis, mais aussi la surenchère de fictionnalité, le second degré, une « métaphysique du cœur », l’estompage des contours génériques, l’entremêlement des formes, vers et prose, lettres insérées, roman, théâtre et conte, etc. Chaque conte et conteur infléchissent bien entendu plutôt tel ou tel trait : Moncrif (Les Âmes rivales) et Pajon (Histoire des trois fils d’Hali Bassa) réinventent la veine orientale, tandis qu’un texte inconnu, Funestine de Beauchamps, combine raffinements décoratifs, subtilités du sentiment amoureux et parodie, voire mise à mort, de la féerie. Enfin, sont données à lire, rééditées pour la première fois depuis le XVIIIe siècle, quelques raretés, l’anonyme et énigmatique Nouveau Recueil de contes de fées, qui est un exemple particulièrement intéressant de réécriture ; le seul conte du célèbre peintre rococo Charles-Antoine Coypel, Aglaé ou Nabotine ; enfin, le conte-roman souvent cité et étudié comme le premier exemple d’un despote éclairé, mais jamais réédité, Le Prince Titi de Thémiseul de Saint-Hyacinthe.
Anne Defrance est maître de conférences en littérature française à l’université Bordeaux Montaigne, membre de l’équipe TELEM (EA 4195) et directrice de la revue Féeries. Ses travaux de recherche portent essentiellement sur le conte des XVIIe et XVIIIe siècles.
Aurélia Gaillard est professeur de littérature française à l’université Bordeaux Montaigne, membre de l’équipe SPH (EA 4574). Ses recherches portent principalement sur l’esthétique rococo, la mythologie et le merveilleux aux XVIIe et XVIIIe siècles, Diderot et Montesquieu.
Date de disponibilité :
Collection | SOURCES CLASSIQUES |
Format | 15 X 22 CM |
No dans la collection | 0135 |
Nombre de volume | 2 |
Nombre de pages | 1206 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 27/11/2018 |
Lieu d'édition | PARIS |
Indic. sur auteur original | MONCRIF, PAJON, SAINT-HYACINTHE, COYPEL, GODARD DE BEAUCHAMPS, ANONYME |
EAN13 | 9782745348388 |
eEAN13 | 9782745348395 |