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BALZAC, LA DUCHESSE ET L'IDOLE POETIQUE DU CORPS ARISTOCRATIQUE
Choisir d'entrer en Balzacie par l'étude du corps aristocratique, c'est accéder de façon privilégiée aux mécanismes de la création romanesque: pivot social de La Comédie humaine, l'aristocrate intervient comme type reparaissant, lors de scènes récurrentes. Cette figure féminine obéit à la "pente naturelle de l'esprit humain", soumise à la "loi des Contraires, qui est sans doute la résultante de la loi des Similaires", comme on peut le lire dans Le Cabinet des Antiques. Le corps aristocratique exprime la tension entre nature et culture: à la mondaine toujours en scène, emblème d'une caste et d'une époque données, répond la femme naturelle qui participe des éléments premiers, eau, terre, feu. Aussi les métaphores angéliques et animales qui la caractérisent traduisent cette scission de "la femme en deux volumes" et abolissent la frontière entre grande dame et femme vénale. La présence du corps aristocratique, modèle absolu pour les autres femmes de La Comédie humaine, s'affirme dans le portrait, non plus envisagé comme élément autonome, mais ouvert sur l'ensemble du texte romanesque. La remise en cause de la synchronie du portrait suppose que soient également pris en compte le langage du corps et les fonctions qui l'animent. A mesure que s'élabore ce type balzacien, se dessinent simultanément l'aspiration à l'élévation et la prise de distance ironique: le sublime de la faute, inscrit dans le visage, marque la genèse du type aristocratique, qui subit une série de dégradations avant de disparaître, laissant à d'autres figures d'exception le soin d'incarner la dernière image du sublime balzacien.