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L'AUTOMNE DE LA REVOLUTION
Luttes et cultures politiques dans la France thermidorienne. Préface de Bronislaw Baczko. Traduit de l'italien par S.Carpentari Messina
LUZZATTO SERGIO
Que reste-t-il d'une révolution quand elle a terminé son cours ? Que reste-t-il de la Révolution française au lendemain du 9 thermidor de l'an II ? Il reste les révolutionnaires, partagés entre sentiment de culpabilité et délire de toute puissance ; il reste les victimes des révolutionnaires, celles du moins qui ont évité la guillotine, prêtes à rendre à leurs bourreaux la monnaie de leur pièce. Il reste les mots d'ordre des uns et des autres, humanité, opinion publique, souveraineté populaire. Il reste enfin les leçons de l'expérience : dans les révolutions, ce ne sont pas les meilleurs qui l'emportent mais les plus forts. L'analyse de la vie parlementaire en l'an III, complétée par le dépouillement de la presse et de sources d'archives - notes et papiers de prison des anciens terroristes, travaux préparatoires de la nouvelle constitution, procès-verbaux des assemblées primaires et des assemblées de section - montre qu'il est plus facile de commencer une révolution que de la terminer. Comment fonder une tradition révolutionnaire qui soit conservatrice sans être réactionnaire ? Pour achever leur œuvre, les conventionnels estiment indispensable de se maintenir au pouvoir, quitte à découvrir les faiblesses d'une démocratie imposée par des oligarques.