La rupture qu’imposerait la colonisation au pays colonisé n’efface pas une continuité culturelle qu’il appartient aux historiens de reconstituer. L’étude de l’émergence du roman dans les cultures colonisées est un des moyens de cette reconstitution ; elle permet aussi d’identifier ce roman au dessin d’une identité nationale à venir. Contre l’idée commune que la colonisation a privé le colonisé de son histoire, quatre écrivains, Juan Antonio Mateos, Bankim Chandra Chatterjee, Marcus Clarke, Jurji Zaydan, par leur action politique, par leur engagement et leurs créations littéraires, respectivement au Mexique, en Inde, en Australie et en Égypte au XIXe siècle, permettent de dessiner une généalogie et une histoire esthétiques et culturelles. Cette histoire fait conclure : le colonisé n’a pas imité servilement le colon. Les mouvements esthétiques et littéraires dits « renaissants» montrent la complexité de la réponse du colonisé. L’identité, tant nationale que culturelle, s’édifie non seulement par la captation d’un héritage européen mais aussi par la reprise de formes esthétiques et narratives locales.
Maya Boutaghou est Assistant Professor dans le Département de français à l’Université de Virginie. Docteur en Littérature Comparée de l’Université de Limoges, elle a publié de nombreux articles sur le monde arabe et la francophonie, abordant notamment des questions de poétiques transculturelles en contexte postcolonial.
Date de disponibilité :
Collection | BIBLIOT.DE LITTERATURE GENERALE ET COMPAREE |
Format | 15,5 X 23,5 CM |
No dans la collection | 0144 |
Nombre de volume | 1 |
Nombre de pages | 526 |
Type de reliure | BROCHÉ |
Date de publication | 25/10/2016 |
Lieu d'édition | PARIS |
EAN13 | 9782745329851 |
eEAN13 | 9782745345042 |